Les secondes passent. Les minutes. Les heures. D'un geste délicat, tu finalises le dernier trait de peinture sur ton corps, celui servant à camoufler tant bien que mal ta brûlure. Tes yeux se lèvent, fixent ton reflet dans le grand miroir face à toi. Tu es prête. Prête pour cette nouvelle soirée. Les peintures sur ton corps sont volontairement simples mais offre un rendu surprenant, beau. Même ton short, plus semblable à un boxer, se fond à merveille, presque invisible de prime abord, au même titre que ton soutien-gorge. Il est rare que tu te montres ainsi, Sara. Formes généreuses - par rapport à la moyenne japonaise - visibles. Peu vêtue. Belle. À la fois douce et sauvage. Envoûtante.
Depuis la salle de bain du propriétaire de la salle dans laquelle se déroule cette soirée à laquelle tu participes, tu peux entendre la musique s'élever. Rythmée. Boum. Boum. Un sourire satisfait étire tes lèvres et, sans perdre plus de temps, tu quittes ton refuge pour ensuite quitter l'appartement et descendre au rez-de-chaussée déjà bien rempli. Du noir quasi complet, tu passes à des lumières colorées. Mauves. Bleues. Vertes. Etc... Les gens s'agitent mais ça ne t'empêche pas de reconnaître les habitués qui t'offrent un grand sourire en t'apercevant. Le propriétaire des lieux te rejoint rapidement, passant un bras autour de tes épaules. Un ami de la famille, surtout de ton frère.
《 Ma chérie, tu es sublime ! 》 te dit-il avant de s'adresser à deux personnes que tu n'as encore jamais vu jusqu'ici. 《 Les gars, je vous présente Nakao Sara. C'est elle notre peintre attitrée. Si vous voulez quelque chose de beau, passez par elle ! C'est même elle qui m'a aidé à tout décorer. 》 Tu souris, un peu mal à l'aise mais flattée quand même. Il en fait toujours des caisses. Mais de fait, tu as un don pour la peinture, et le bodypainting fait parti de tes talents, qu'il soit simple ou très complexe ! C'est aussi toi qui a fait quelques peintures aux murs. Des petites. Deux grandes qui attirent facilement les regards, rappellent le Street Art.
Tu disutes avec les nouveaux, juste un peu, avant de te rendre à ton poste, prête à peindre le corps de ceux qui te le demanderont... et conseiller ceux qui veulent peindre leur partenaires eux-mêmes. Tu as des produits de qualité, des produits qui - tu le sais - tiendront même si les corps sont en sueur.
Le temps passe. Tu prends plaisir. Tu ris. On te complimente. On te laisse choisir quoi faire. On te demande quelque chose de précis. Tu t'exécutes. Tu es bien. Mais pour combien de temps encore, Sara. Quelques personnes arrivent encore et parmi eux, un chien aveugle qui mord...
Un évènement que tu aurais préféré éviter. Un lieu dont tu n'as pas l'habitude d'aller. On t'a forcé depuis quelques jours à t'y rendre et en réalité, tu ne sais toujours pas pourquoi à la fin, tu as accepté.
Vêtu d'une tee-shirt blanc et d'un jean noir accompagné d'une chaine décorative. Tu portes des rangers à tes pieds comme à ton habitude. Tu aurais d'ailleurs mieux fait de sortir avec une casquette, parce que ce n'est pas toujours une bonne idée de quitter ton domicile les cheveux encore mouillés par la douche froide que tu viens de prendre.
Très rapidement, tu rejoins les connaissances qui t'ont forcé à venir ici. Deux garçons et cinq filles. Des filles en chaleurs qui avaient une idée en tête pour ce soir. T'emmener dans cet évènement pour discuter ? Très peu pour elles. Vous pénétrez dans l'immense salle lumineuse. Il fait noir et pourtant, à chaque fois que les spots de lumières glissent sur les peintures murales ou même sur des personnes dans cette salle, les couleurs divergent et s'éclairent, donnant un aspect presque fluorescent. C'est très irritant pour les yeux, mais bon, autant rester ici.
Tu suis la petite foule jusqu'à te retrouver près d'un stand. Une jeune demoiselle qui dessine sur le corps d'autrui afin de faire ressortir son art par le biais des jeux de lumières. Ce visage ne t'est pas indifférent et plus tu t'approches, plus ton désir de rester ici s'amplifie. Trois des jeunes filles que tu accompagnes viennent jusqu'à cette artiste. « Excusez-nous, c'est possible de peindre à plusieur le corps de ce garçon ? » Elles te montrent légèrement du doigt, alors que toi, tu t'avances et un sourire amusé se dessine sur tes lèvres. « C'est elle qui le fera. » Un signe de la tête vers la jeune femme afin de lui faire pleinement comprendre que tu désires que ce soit elle et uniquement elle qui peigne ton corps. Les demoiselles d'à côté, vexées et humiliées s'écartent pour se mettre dans un coin de la salle, boudeuses. De ton côté, tu t'approches de cette roturière que tu as rencontré les jours d'avant, tu te penches. « Tu ne peux pas refuser, n'est-ce pas ? » Espérons qu'elle ne te plante pas avec son pinceau.
Jeu 28 Juil - 15:23
Sara Nakao
j'ai autant ma place que vous
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Sujet: Re: Greed (Ft. Taiga Serizawa)
Greed Ft. Taiga Serizawa
Cette soirée avait bien débuté. Tu étais heureuse, Sara. Tu passais un excellent moment, comme toujours. On a trop souvent tendance à l'oublier ; tu es une fille de la nuit. Ce pour quoi tu existes... Là où tu vis... Ceux qui t'ont éduquée... Ce qui t'as permis de survivre jusqu'ici, de boire, de manger... C'est la nuit, où folies et désirs dominent le paysage, les esprits, les corps... Un beau tableau, éclatant, lumineux, cachant bien des coins d'ombres. C'est ça ton élément, Sara. Et plus que tout, tu aurais voulu qu'il reste ton plus grand secret. Personne n'a besoin de savoir. Personne n'a besoin de voir... À quel point tu es aussi pure que pervertie.... À quel point tu n'es pas comme ces animaux qui s'approchent de toi... Tu n'es qu'une chose, un déchet, un monstre.
Soupire. Ils sont de plus en plus proches et, tant bien que mal, tu tentes de faire comme si de rien n'était. Ils sont "nouveaux". Tu es un meuble. Ils sont fêtards. Tu es membre. Ni plus, ni moins. Du moins, tu essaies de t'en convaincre. Échec. Tu fronces les sourcils à la demande de celles qui sont censées être tes semblables, méfiante. Si tu ne faisais pas partie du staff ce soir - d'une certaine manière - tu leur aurais dit... Tu leur aurais dit à quel point leur question est stupide ; elles font ce qu'elles veulent. Pourquoi te demanderaient-elles la permission ? Tu n'es qu'une option parmi tant d'autres. C'est à lui de choisir...
Tu dois respecter le travail de l'ami de ton frère. Alors, tu souris simplement, commences à hocher la tête, haussant les épaules.
Mais il s'en mêle. Le pire arrive. Tu souffles discrètement, peu ravie de cette intervention. De son intervention. Tout te reviens en tête et, sans même t'en rendre compte, tu viens passer tes doigts sur ta joue, appuyant légèrement sur un bleu déterminé à colorer ton visage encore un moment. 《Pourquoi je le ferais ? 》 Lui aussi, il a coloré ta peau sans scrupule, tenté de te faire souffrir. Tu ne trembles pourtant pas cette fois, trop fière pour plier face à quelqu'un comme lui. Tu te mets donc à l'aise, viens saisir un nouveau pinceau tout en l'invitant à se rapprocher davantage avant de lever les yeux vers lui. 《Tu sais ce que tu veux ? À part essayer de me tourmenter.》 Défi. Tes yeux restent plongés dans les siens, perçants. 《Où tu me laisses simplement faire ?》 Une étrange invitation. Qu'il t'impose quelque chose, ou qu'il te fasse confiance, c'est du pareil au même.
Tu es bien sereine, Sara, face à ce jeune homme qui a provoqué la panique chez tes frères... Qui, une fois de plus, a exaspérer ta mère, lassée de ton comportement qu'elle juge irresponsable. Elle n'a pas tort. Pourtant, c'est plus fort que toi ; tu refuses de t'écraser. Une vaine tentative d'oublier ce statut qui te colle à la peau. Inhumaine. Tu le rejettes, cœur serré.
Alors que tu prépares le nécessaire pour répondre aux attentes de ton "petit" client du moment, tu jettes un coup d'oeil à ceux qui l'accompagnent. Deux garçons qui tentent leur chance. Cinq filles. Quel beau spectacle. Tu ne peux t'empêcher de lâcher un petit rire, amer. 《Je ne sais pas ce qui est le pire. Ces cruches en chaleur ou tes potes qui ont besoin de toi pour avoir une chance de ne pas finir la nuit avec leurs mains ?》 dis-tu en appuyant sur le côté ironique du mot "potes". 《Ça ne te dérange pas de leur servir d'excuse à ces cons ? Comme un simple objet ?》 Tu le regardes, l'air trop sérieux pour que ce soit une plaisanterie, une simple provocation. Certes, il y a un peu de ça... mais tu poses aussi sincèrement la question.
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