YUNA - play with fire

Ton corps tombant dos contre ce mur de pierre, rappant ta peau, l’abîmant un peu plus. Des larmes salées perlant sur ton visage marqué par la pression devenu ton quotidien. L’impression que l’on appuie constamment sur ta trachée afin que tes poumons ne se remplissent plus de cet air te permettant de vivre, enfermée dans cette cage dorée, tu as profité que la serrure ne soit pas encore verrouillée pour t’enfuir. Pour courir loin de ta prison superficielle, courir sans savoir quel chemin emprunter. Tu as grandi loin d’ici, dans la capitale de l'Angleterre, aucun paysage ne semble t’apporter le moindre réconfort, perdue dans ce nouveau monde dans lequel tu as mis les pieds il y a un an. Le début de l’enfer qui s’est offert à toi en quittant ton pays natal, tu n’avais pas prévu ça Yuna. Tu n’avais pas prévu que ta vie glisserait entre tes doigts et que les fermer ne pourrait rien y changer. Souvenir de nombreuse discussion autour de la table familiale, des multiples sujets fâcheux sur lesquels tes opinions n’étaient pas prononcés assez forts pour se faire entendre. Un avenir tracé par tes géniteurs, de tes études, de tes loisirs à tes sentiments contrôlés. Promise au bras d’un homme dans le but de but d’assurer le maintien des finances de ta famille, ta vie ne t’appartient plus Yuna. Ta main s’appuyant sur la touche rouge présente sur tes vêtements, tâche qui s’élargie petit à petit, étouffant un cri de douleurs, index pincé entre tes dents. Tu te retrouves assise au sol, faisant bouger ta plaie, tu hurles dans la nuit noire mais personne ne semble entendre ta détresse, personne, encore une fois. Tu es seule depuis bien trop longtemps, Yuna. Ton regard se perd sur l’eau ruisselante sous le pont, spectateur silencieux de ta souffrance. Ton téléphone sonne, une énième fois, un appel que tu manques, une énième fois. Ta mâchoire se serre alors que l’envie d’extérioriser brûle tes lèvres sèches. “Why is this so hard...” La tête se relevant vers le ciel sombre, reflétant ton état mental actuel, pourtant dans ce ciel, les étoiles brillent alors que toi, Yuna, tu ne les vois pas ces lumières scintillantes, tu ne vois que nuage épais se recouvrant les uns avec les autres. “Why is so hard... Just say it...” Mots étouffés que tu prononces à ton attention, parler dans le vide, à toi-même, c’est ce qui te permettait de voir plus clair dans les sentiments que tu dissimules derrière ce masque souriant, laissant voir au monde entier que tu es heureuse, alors que non... Tu n’es pas heureuse, Yuna. “I’m not doing great... In fact, I can’t remember the last time I felt this bad. I’m think I’m going through another depressive episode...” Ta main appuie davantage sur ta blessure, laissant le liquide épouser ta peau gelée, t’arrachant un gémissement à peine inaudible. “Why am I getting so emotional...” Un soupire s’échappant de tes lèvres marquants l’air d’un faible nuage embué. Le pire dans tout ça Yuna, c’est qu’il t’arrivait de penser que le problème à tout ça, c’est toi et uniquement toi. “Literally overnight I went from being completly fine to feelling really really low... My life is good, nothing bad has happened, there’s nothing that’s changed...”  Essayant de te rassurer alors que le mal était fait, tu as mal Yuna mais la pire des souffrances étant de te retrouver seule maintenant. “These feelings are the feelings I had when back when I was really depressed and it’s scares me...Hum.. And always there was always that fear in the back of my head, that it would come back. But I guess i just wasn’t prepared for it... I don’t feel good about myself, I feel really... Unconfident, let’s say... I don’t wanna show myself to the world, it’s almost like a switch has gone off in my head... And it’s just... I think so low about myself... This how I feel, like, I’m always on the brink of crying... And wich makes me sound so crazy... I want it to stop, please... Make it stop... ” Tes forces te quittant tes yeux se ferment lentement alors que ton corps tombe au sol, dernière sensation d’un bras passant autour de toi alors que des mots brouillés résonnent dans tes oreilles endormies. “Je suis là mademoiselle...” Ces quelques mots, signe d’un retour vers cette prison que tu as tenté de fuir après avoir essayé de mettre fin à ton calvaire, tu peux entendre à présent le bruit sourd de la serrure qui se ferme derrière toi. Un échec.