Commencez par être riche, après vous pourrez être vertueux [Hiromi et Paloma]

Sujet: Commencez par être riche, après vous pourrez être vertueux [Hiromi et Paloma]

Hiromi attendait devant le centre commercial, se limant les ongles d’un air ennuyé. Habillée par son styliste attitré, elle portait aujourd’hui un vêtement de la collection coco beach, du Chanel sorti quinze jours plus tôt. Alejandro avait refusé de la laisser partir sans un minimum de préparation, ce dont elle ne pourrait jamais lui tenir rigueur. Elle portait une combinaison d’été aux motifs vacanciers, ainsi qu’un bob assorti. Son maquillage du jour mettait ses yeux en valeur, et la faisait ressembler à ces top models trouvés sur les pages du magazine Vogue. Hiromi n’était pas belle, mais elle était saisissante. Un fait dont même les passants avaient conscience. La jeune femme commençait d’ailleurs à s’agacer des regards qu’on lui portait.

Paloma n’était pas en retard, du moins, pas pour les trois prochaines minutes. C’était là le temps qui lui restait avant de se prendre une remarque désobligeante. Il ne pouvait y avoir de perfection dans l’absence, et Hiromi voulait que son amie le sache avant de récidiver. Heureusement, l’agacement ce ne serait pas pour aujourd’hui. Entendant son iphone sonner, Hiromi releva la tête. Fouillant dans sa pochette, elle rangea sa lime, et chercha son téléphone portable. Elle venait de recevoir un message de Paloma, cette dernière lui indiquait qu’elle ne tarderait pas à arriver. Sans prendre la peine de lui répondre, la brune rangea l’appareil, et chercha sa comparse du regard. Il ne fut pas bien dur de la trouver. Étalant un sourire de circonstance sur son visage, la jeune femme fit les quelques pas qui les séparaient.

- Paloma ma chérie, tu as vraiment une mine affreuse.

C’était vrai, dans un certain sens. Paloma n’était pas comme elle. Elle était belle naturellement, possédant sa propre lumière, sa propre énergie. Quand elle souriait, le monde entier s’illuminait. Quand elle vous regardait, c’était le cœur serré que vous vouliez la protéger. Elle était si mignonne, si douce. A l’opposé d’Hiromi, qui, malgré ses tenues hautes coutures, son maquillage parfait, ne donnait aucune impression de bonheur. Aucun sentiment, si ce n’est des sueurs froides dû à son air constamment fermé. Malgré tous ses efforts, malgré sa queue de cheval haute lui donnant un air guindé, elle n’arrivait clairement pas à la cheville de Paloma. Dieu merci, Hiromi avait appris à laisser tomber les combats perdus d’avance. Cela lui avait entre-autre donné accès à une belle amitié, et la brune n’y renoncerait pour rien au monde.

- Heureusement, j’ai aménagé du temps pour refaire ma garde robe. On trouvera bien un ou deux vêtements pour toi en passant. Ne me remercie pas, c’est normal.

C’était faux bien sûr. Hiromi n’allait rien acheter pour elle, ou alors, à la marge. Le but ici était de changer les idées de son amie. Mais l’avouer à voix haute était au-delà de ses capacités. Alors, sans plus de cérémonie, la jeune femme attrapa le bras de Paloma, et entra dans le magasin branché devant lequel elle attendait.