Un dernier étirement, une main caressant tes cheveux et tu claques la porte de ton logement étudiant se trouvant directement dans l’établissement scolaire auquel tu appartiens. Ta maison familiale est beaucoup trop loin pour que tu réalises le chemin tous les jours de toute manière, tu ne souhaites pas vraiment y retourner ! Tu descends avec énergie les marches, les unes après les autres en direction de la sortie. Aujourd’hui, tu es en week-end et tu profites du beau temps pour aller faire un petit footing. Tu t’arrêtes un instant pour regarder le soleil, il brille tellement que cela en devient une agression. Tu sors de ton sac à dos, une petite casquette que tu enfiles afin de te protéger. Tu aurais presque envie de mettre de la crème solaire pour te protéger, ta peau étant claire. Il ne te manque plus qu’un peu de musique et tu prêt à partir vadrouiller. Tu cherches une musique remuante, énergique afin de te motiver encore plus…
Tu commences à courir d’un rythme lent. Dans un premier temps, tu veux y aller en douceur pour ne pas brusquer tes muscles et qu’ils aient le temps de chauffer. Tu fais attention à ton corps et tu l’écoutes. Il ne faudrait pas que tu te blesses, qu’est-ce que tu deviendrais sans le sport, sans le volley ? Tu ne sais pas, mais tu n’as pas envie d’y penser. Tu es concentré dans ta course, d’ailleurs, tu te diriges en direction du parc d’Ueno. C’est un cadre que tu apprécies particulièrement. La nature y est présente ainsi que de nombreux temple, c’est relaxant et la vue est jolie d’après toi.
Ton regard navigue à droite puis à gauche de temps en temps pour que tu apprécies la vue. Tu n’es pas le seul à profiter du beau temps. Il y a de tout, des enfants avec leurs parents qui se baladent tranquillement ou encore les propriétaires des chiens. Mais n’oublions pas les véritables coureurs, je vous parle de ceux qui pratique plusieurs fois dans la semaine, les véritables sportifs et non ceux qui sorte une fois tous les trente-six du mois pour faire un petit footing afin d’avoir bonne conscience. Vous aurez compris, le parc est envahi ! Mais tu arrives tout de même à profiter de ton footing, la musique à fond. Tu prends le temps de t’hydrater correctement, car l’eau est essentielle surtout avec un soleil aussi présent.
Le temps file et les minutes défilent sans que tu ne fasses attention. Tu es en forme et tu cours simplement. Ton rythme est plus soutenu, plus rapide qu’au début de ta course. Tu es souriant, et cela, peu importe le sexe de la personne en face de toi… Tu finis par prendre un petit chemin qui n’est pas spécialement utilisé, d’ailleurs, tu remarques que tu es seul ! Tu ne t’inquiètes pas et continu ta route en écoutant ta précieuse musique seulement…tu commences à avoir soif ! Tu sors ta bouteille d’eau et remarque qu’elle est vide ! Tu n’as pas fait attention à ta quantité de liquide alors que le soleil tape de plein fouet. Tu remarques que tu n’es pas proche de l’établissement scolaire auquel tu appartiens, tu auras un peu de route.
Tu commences à ralentir doucement jusqu’à marcher avec énergie. Tu dois trouver une solution ! Évidemment, tu n’as pas d’argent sur toi, car tu n’en as jamais l’utilité. Cette situation ne t’ait jamais arrivé au paravent. Tu reprends ton souffle en étant pensif. Il n’y a pas beaucoup de personnes aux alentours et personne ne prêterait de l’argent à un inconnu… Tu te tournes légèrement vers la droite et tu aperçois une silhouette féminine. Tu t’approches de quelques pas avant de comprendre qu’il s’agit d’une lycéenne provenant du même lycée que toi ! Tu ne la connais pas réellement. Tu sais seulement qu’elle est en deuxième année comme toi et qu’elle fait parti de la classe A ! Tu l’as déjà vu à plusieurs reprises en allant voir un de tes fameux amis… Comment s’appelle-t-elle ? D’après toi, elle est en train de faire son footing, tu le sais au vu des habits qu’elle porte. Tu as plus ou moins la même apparence que cette dernière à cet instant précis. Tu es un être sociable et charmeur alors tu n’hésites pas à t’approcher de la demoiselle, une idée derrière la tête.
Souviens-toi de son nom ! Ton ami l’a prononcé devant toi à plusieurs reprises.
« Excuse-moi ! » Tes lèvres s’entrouvrent, laissant une douce voix masculine atteindre les oreilles de la lycéenne se trouvant devant toi. Tu arbores un sympathique sourire avant de prononcer d’autres mots… « Hime-chan ?! » Tu arrives à te souvenir de son prénom. Malheureusement, ta mémoire ne se souvient pas de son nom de famille, peut-être, car tu ne l’as pas entendu !
Tu te tiens droit face à cette dernière. Tu la dépasses d’environ dix centimètres d’après toi. Tu commences à lever la main avec délicatesse, tu décides de retirer la casquette qui protège ta tête pour qu’elle te reconnaisse ou quelle admire ta beauté malgré la sueur qui apparait sur ton front. Tes yeux bleu clair soutiennent son regard. Il est rare de te voir sans tes beaux yeux dorés, peut-être aura-t-elle du mal à te reconnaître à cause de cette différence.
« OH ! Je ne me suis pas présenté…je suis irrécupérable comme garçon ! » Une légère pause accompagnée d’un petit rire amical « Je me nomme Aoi Tsuki. Je ne sais pas si tu te rappelles de moi…je suis l’ami de Yuki-san, il m’arrive d’aller le chercher en classe le midi pour faire un foot ou autre. »
Tu as un plan et tu espères qu’il se réalisera pour le bien de ton corps. Tu commences à montrer ta bouteille d’eau qui est totalement vide ! Il ne reste même pas une petite goutte.
« Il te reste un peu d’eau ? Est-ce que tu voudrais bien partager un peu avec un jeune homme assoiffé ? Je n’ai pas fait attention à ma consommation et il ne me reste plus rien » Ta main vient caresser ta nuque, tu essayes de montrer ton léger embarras. Es-tu réellement embarrassé ? Non ! Par contre, tu as soif !
Les voix de tes parents atteignent tes oreilles grandes ouvertes comme elles doivent toujours l'être avec eux. Tu ne sais pas ce qui t'a le plus frustré depuis le lever du jour. Que ta mère te demande si tu avais bien mangé et si tu avais bien protégé ta peau ? Ou les futurs projets de ton père dont les yeux te fixaient un peu trop souvent, sensation désagréable parcourant ton corps d'apparence si fragile. Mais tu n'es plus une enfant, Hime. Tu n'as pas besoin qu'on soit derrière toi pour te dire quoi manger. Et ton père, ce traître que tu aimes pourtant plus que tout, ne t'y prendra pas deux fois. C'est toujours ainsi, Hime, et tu le sais. C'est là même l'origine de ton mal, un mal qui t'était inévitable après tant d'années d'innocence et de joie.
Baskets et cheveux attachés, ton corps retrouve une positions droite avant de se mouvoir hors de cette grande demeure qui est la vôtre. 《 J'y vais. 》 C'est tout ce que tu dis. C'est tout ce que tu as besoin de dire. De toute façon, ta voix se perd dans le vent. Encore et toujours. Jusqu'au jour où les choses seront différentes. Jusqu'au jour où elle frappera en plein visage. Hache ou marteau ? Tu ne sais pas encore. Mais ça arrivera. Entre temps, tu ne peux qu'évacuer ta frustration et penser à ta santé.
Plusieurs semaines. Plusieurs semaines à te forcer, à te dire que tu ne dois pas te laisser aller. Plusieurs semaines à saisir chaque morceau de roche que tu peux trouver pour escalader la montagne. Car ton instinct de survie te crie de ne rien lâcher, même si tu le voulais. Car dans le vide, il n'y a plus rien. Mais tu vas mieux, Hime. Tu sens que tu retrouves de l'endurance, équivalente à ta volonté. Tu ne veux pas abandonner. Tes jambes qui bougent toutes seules en sont la preuve. Tu ne vois pas le temps passer. Tu vois juste le magnifique paysage qu'offre le parc Ueno une fois que tu l'as atteint.
Il y a du monde. Rien d'étonnant ; il fait magnifique. Tu doubles, tu salues des têtes qui te sont familières, tu surveilles ton temps de course pour ne pas forcer plus que nécessaire. Puis tu t'arrêtes enfin, un peu isolée du reste du monde. Ton corps réclame une petite pause et comme tu es une fille raisonnable, tu l'écoutes. 《 Excuse-moi ! 》 Voix soudaine venant faire battre ton cœur déjà fragile. Tu ne l'avais pas vu venir celui-là. Pourtant, tu n'es pas venue ici pour faire une crise cardiaque. 《 Oui ? 》 T'as beau le regarder et fouiller dans ta mémoire pourtant très bonne, tu ne retombes pas sur son nom. Mais il te dit quelque chose. Oui, tu l'as déjà vu, en classe, avec un de tes potes. Peut-être que ce sont ses yeux qui sèment le doute : tu es persuadée qu'ils n'étaient pas d'un aussi beau bleu. T'es un peu gênée de ne pas retomber sur son nom. L'as-tu seulement déjà entendu ? En tout cas, si ce n'est pas le cas, voilà qui est fait. Aoi Tsuki, donc.
Tes fines lèvres s'étirent en un merveilleux sourire dont tu as le secret. Il se veut sincère et pourtant, il est le fruit d'un long et dur travail. 《 Hime Watanabe. Je me souviens de toi. Tu vas bien ? 》 Tu te permets de poser une telle question, comme si tout était normal. Lui, il t'a bien appelé "Hime-chan" après tout, comme s'il te connaissait depuis longtemps. Pas que tu lui en tiennes rigueur cela dit. Tu préfères ça aux formalités.
Tes iris bleus fixent la bouteille qu'il te montre. Il n'a pas besoin d'en dire plus : t'as déjà compris le message. Mais tu n'es pas totalement stupide Hime. Ça t'amuse de le voir jouer les embarrassés ; ça ne colle pas avec ce que tu as déjà vu de lui, vite fait. Mais qu'importe. T'es une âme généreuse et comédie ou non, tu refuses rarement d'offrir ton aide quand tu as la possibilité de faire quelque chose. De toute façon, qu'est-ce qui peut être aussi important que la santé ? Qu'elle soit physique ou mentale. 《 Bien sûr. 》 D'un geste délicat, tu lui tends ta bouteille à moitié remplie, peu soucieuse de l'état dans lequel elle se retrouvera une fois que tu l'auras récupérée... S'il y a quelque chose à récupérer. 《 T'as prévu de courir encore un peu ? Je peux t'en payer une autre si tu veux. 》 Oui, t'es comme ça Hime. Tu n'as pas besoin de connaître les gens depuis deux ans pour leur offrir une bouteille. Tu ne seras pas pauvre pour si peu. Sans compter qu'Aoi, il ne t'a rien fait.
Tes mains maintenant libres, t'en profite pour libérer tes cheveux et les secouer un peu. Car tu as chaud et ce simple geste te fait du bien. 《 Tu viens souvent par ici ? C'est la première fois que je te croise. Ou alors je ne devais pas faire attention. J'en suis navrée si c'est le cas. 》
Tu n’avais pas hésité longtemps avant d’interrompre la pause de la lycéenne. Vous n’êtes pas ami, mais vous êtes tout de même du même lycée et l’un de tes soi-disant amis, la connaît. Alors, tu te permets de l’accoster et de lui demander à boire. En réalité, tu l’aurais fait avec n’importe qui non ? Peut-être… Elle te regarde et tu comprends aisément qu’elle cherche ton nom, ton prénom ou en tout cas à se souvenir de toi. Suite à ta présentation, tu as le droit à un beau sourire et à une réplique de cette dernière. Hime Watanabe ! Tu n’es pas près d’oublier son prénom. Elle sera peut-être ta sauveuse. Tu es heureux qu’elle se souvienne de toi, c’est toujours agréable surtout pour un tombeur comme toi qui aime voler le cœur des autres…
Est-ce que tu vas bien ? Un peu assoiffé, mais sinon ton corps et ton esprit sont en parfaite santé. Tu ne remarques même pas à quel point tu es familière avec elle. Elle ne semble pas déranger par cette proximité. De toute façon, tu adores casser les codes ! Tu ne tardes pas trop à répondre.
« Je vais bien, c’est agréable de courir avec ce temps et toi ? »
Évidemment, tu lui retournes la question par politesse. Tu en es capable. Puis, tu montres ta bouteille vide en demandant si elle peut partager la sienne. Tu en as besoin, il faut hydrater ce corps d’athlète. Que va-t-elle répondre ? Oui ou non ? Ta main redescend au niveau de ton corps en attendant la suite des événements. Elle accepte sans hésitation. Elle est gentille et attentionnée ? Intriguant. Ce n’est pas une bonne nouvelle, il ne faudrait pas qu’elle devienne l’agneau et lui le loup. Tu souris, car tu vas avoir ce que tu souhaites, on pourrait presque te comparer à un enfant à cet instant, mais tu te contrôles.
« Merci, c’est très aimable de ta part. »
Tu attrapes la bouteille qui contient la substance liquide que tu convoites. Tu approches l’objet à tes lèvres et commences à t’hydrater. Par accident, tu poses tes lèvres sur le bord de la bouteille d’eau. Oups ! Tu t’arrêtes de boire avec un grand sourire. Tu es soulagé et ta soif a grandement diminué grâce à Hime. Il reste encore quelques gorgées dans le contenant. Tu es un gentleman, tu ne pouvais pas tout boire. Tu charmes les autres et tu gardes tes bonnes habitudes dans toutes les situations, que tu sois à l’école ou non ! Elle te propose de t’offrir une bouteille ? Tu n’es pas pauvre malgré la situation actuelle. Tu as juste oublié de prendre de l’argent.
« Il va falloir que je rentre à l’école, mais j’irais en marchant si nécessaire. C’est très gentil de proposer, mais ça va aller. »
Tu remets le bouchon sur la bouteille d’eau et la tiens pendant qu’elle détache ses cheveux. Tu l’observes et tu la trouves mignonne avec ses longs cheveux noirs. Tu la regardes tendrement en l’écoutant attentivement. Elle entame la discussion ? Tu es étonné, mais tu aimes. Tu lèves les yeux au ciel pour regarder le soleil. Il n’y a pas de nuages à l’horizon…
« Je change régulièrement de chemin pour courir, j’aime varier ! Mais ce n’est pas la première fois que je viens par ici… Tu n’as pas besoin de t’excuser. On ne s’est certainement pas croisé et si c’est le cas, il m’arrive d’être dans ma bulle également alors ce n’est pas très grave. »
C’est étonnant. Elle s’excuse tellement facilement. On dirait la gentillesse incarnée. Tu commences à vouloir la briser… Tes yeux bleus reviennent sur la lycéenne. Un sourire, tu montres tes belles dents avant de venir poser ta casquette sur sa tête. Tu n’as même pas demandé la permission… Évidemment, tu l’as fait avec délicatesse pour ne pas la blesser ou encore emmêler ses cheveux. Tu as un peu transpiré, mais elle ne put pas pour autant. En plus, avec cette chaleur, qui ne se doucherait pas en rentrant alors…tu t’en fiches ! « Tu devrais faire attention à ne pas faire une insolation avec ce soleil ! »
Tu es gentil ! Tu l’ais vraiment ou tu fais semblant ? Tu le penses sincèrement, tu ne voudrais pas qu’elle se sente mal. Tu approches ton visage du sien avant de reculer un peu et de lui tendre sa bouteille d’eau. Tu la regardes légèrement amuser. La casquette est un peu grande, mais elle protège Hime du soleil.
« Elle te va bien malgré qu’elle soit trop grande pour toi. » Tu deviens un peu pensif, l’espace d’une seconde. « Tu voudrais… J’espère qu’on se croisera à nouveau, on pourrait courir ensemble. Qu’est-ce que tu en penses ? Ma sauveuse ! »
Tu rigoles un peu amusé, mais tu le penses légèrement, car tu as réussi à hydrater ton corps grâce à elle !
Tu n'es pas de ceux qui de ceux qui se prennent la tête pour un oui ou pour un non, Hime, loisir de certains bien trop futile à tes yeux. Tu te contente de rester polie, qualité essentielle dans le monde dans lequel tu es née, vieille habitude ancré dans tout ton être. 《 Disons qu'il ne faudrait pas qu'il fasse beaucoup plus chaud. Et je vais bien, merci. 》 Tu te contente de faire ce qui te semble juste, ce qui te semble humain. N'en es-tu pas une, Hime ? Ne fais-tu pas partie de ces êtres que l'on prétend supérieurs aux autres ? Ces êtres qu'on appelle humains ? Ces Hommes avec un H majuscule ? Toi qui appartiens à un monde d'hypocrites, où la manipulation semble être le maître mot, Tu ne t'y sens pas toujours à ta place. Tu donnes parce que tu en as envie, parce que tu peux te le permettre. Tant que tu sais, tu le fais. Une générosité instinctive envers son prochain, sans la moindre arrière pensée, qui se perd dans les abysses des qualités oubliées par la haute société.
Ton offre refusée, tu te contentes d'hausser des épaules. 《 Comme tu le sens. 》 Est-ce de la fierté ou a-t-il juste mal interprété ta proposition ? Autre chose ? Tu es encore dans l'ignorance ou plutôt, dans l'hésitation. Mais peu importe. Tu profites d'avoir les mains libres pour libérer tes longs et soigneux cheveux noirs, tes doigts fins s'y glissant à la perfection. Évidement, tu en profites pour faire entendre ta voix mélodieuse, un peu cristalline, désireuse de discuter un peu. Juste ce qu'il faut pour rester polie. Juste ce qu'il faut pour te faire une idée de l'ami de ton pote. Connaître son apparence, c'est bien mais toi, tu t'en moques royalement. Ça n'a pas l'air de le déranger.
À sa réponse, tu te contentes de sourire doucement et d'hocher la tête. Sûrement. Ce n'est pas parce que tu es attentive aux autres que tu retiens chaque têtes que tu croises en te demandant si tu l'as potentiellement déjà vue auparavant. Et... 《 Hé. 》 Le poids sur ta tête te surprends. Ou peut-être que c'est le geste en lui-même. Oui, c'est sûrement ça. C'est lui ET son geste. Tu n'as pas l'habitude de ce genre d'attention, pas en dehors de ton ami le plus proche et de celui qui a brisé ton cœur il n'y a pas encore pas longtemps que ça. 《 Merci. 》 Tu as parlé à voix basse, la tête légèrement baissée, tes yeux ayant suivis le mouvement. Cœur battant aux souvenirs aussi chaleureux que douloureux. Mais tu as remonté la pente, Hime, et tu as promis de ne plus la dévaler. Alors relèves la tête, plantes tes yeux dans ceux de ton interlocuteur, souriant au compliment. Simple façon de le remercier. Tu n'es en rien une adolescente qui se sent séduite par le premier garçon qui la complimente. Gentille mais habituée aux belles paroles, Hime. C'est toujours agréable mais pas suffisant.
Tes beaux yeux s'écarquillent légèrement sous l'effet de la surprise. Courir avec Aoi ? Toi, une sauveuse ? Cette dernière pensée te fait douter. Douter de toi-même. Si seulement tu en étais vraiment une. Pas par plaisir, mais par sensibilité et attachement. Enfin... Tu reprends rapidement contenance, trouvant que la fraction de seconde durant laquelle tu t'es assombri a déjà duré trop longtemps. 《 Je ne suis pas contre l'idée. 》 commences-tu en souriant. 《 Après je te préviens, je me remets encore en forme. Ne t'attends pas à ce que j'aie déjà récupéré mon niveau d'athlète olympique ! 》 Tu ris légèrement, brièvement. 《 Sinon au pire, tu pourras toujours me payer un verre pour me remercier comme il se doit. Si toutefois tu survis vraiment à cette journée. 》 Es-tu sérieuse, Hime ? Oui et non. Non car tu n'es pas du genre à t'imposer, et certainement pas avec un programme. Oui car ne refuseras pas un petit verre ou même son aide si un jour, c'est toi qui es en panne de boisson. Tu n'en as pas l'air mais tu es comme ça, Hime. C'est juste que les autres se contentent de rester en surface... Que, comme il semble être coutume de le faire dans la haute société, on fait dans la superficialité.
Tu retires la casquette l'espace d'un instant, juste le temps d'attacher de nouveau tes cheveux avant de la remettre. Elle tient mieux de cette façon, grâce à ta queue. 《 Ce n'est plus aussi beau mais c'est plus pratique comme ça. Je peux récupérer ma bouteille ? 》 Tu tends la main pour la reprendre et boire un peu. Bon, un nouveau baiser indirect... C'est fait. Est-ce que tu t'en soucies ? Pas du tout. De plus, ton camarade semble avoir assez d'hygiène pour avoir une bouche propre ! Pas qu'il semble oublié le reste. Bon ben, il n'y a pas plus d'eau. Pas grave : tu as toujours ce qu'il faut dans le fond de ta poche pour te payer une bouteille ou deux dans un distributeur, au besoin. 《 Je comptais finir le tour du parc, tu veux peut-être déjà me tenir compagnie ? Quand tu auras bien récupéré évidement. 》 dis-tu avec un sourire légèrement joueur. Tu ne voudrais pas qu'il meurt de fatigue, n'est-ce pas ?
La sociabilisation est essentielle pour maîtriser l’art de la manipulation. Un art que tu affectionnes particulièrement depuis quelques années à présent. Un événement peu bouleversé une vie et la tienne à prit un mauvais tournant mais tu n’es peut-être pas irrécupérable. La voix de la demoiselle raisonne à l’intérieur de toi et tu n’hésites pas à lui répondre gentiment sur tes habitudes de footing. Cette rencontre est intéressante et sans gêne, tu poses ta casquette sur la chevelure de Hime. Tu manques cruellement de manière ! Ah non…en réalité, tu n’en fais qu’à ta tête Aoi. Qu’est-ce que tu cherches ? Tu veux la protéger du soleil. Toi ? Sérieusement ? Pour une fois, c’est la vérité ! Incroyable, tu ne penses pas qu’à toi. Étonnant, cela cache certainement quelque chose. Elle est surprise de ton geste. C’est tout à fait normal, et cela t’intrigue, te fait plaisir. Tu la regardes amuser et heureux. Tu es chanceux, elle ne t’en veut pas. Elle ne se met pas en colère et n’a pas l’air d’avoir remarqué ta légère transpiration. Elle peut également ne pas en tenir compte puisqu’elle aussi transpire certainement…
Tu as le droit à un remerciement alors qu’elle regarde le sol. Tu te demandes pourquoi ses yeux ne rencontrent pas les tiens. Tu l’intimides ? Elle est gênée ? Tu te poses énormément questions, et cela, réveil quelque chose de maléfique en toi ! Tu ne peux t’empêcher de sourire en montrant tes belles dents après avoir un peu rigolé. Tu voudrais relever sa tête afin qu’elle te regarde toi ! Mais tu n’as pas le temps d’agir. Mince… Par chance, la suite des événements t’intrigue de plus en plus et tu adores l’expression sur son visage. La surprise, tu te délectes de l’effet que tu produis chez les autres. Tu lui as proposé de courir avec elle alors que tu la connais à peine pourtant, cette idée t’attire et tu n’as pu résister. Tu aimes t’amuser et tu commences à apprécier ton nouveau jouer qui répond favorablement à ta demande. Elle se remet en forme ? Il lui est arrivé quelque chose ? Malicieux, tu ne vas pas la ménager, non au contraire, tu vas la pousser à aller encore plus loin !
Tes lèvres s’entrouvrent, tu n’as pas le temps de répondre que la lycéenne reprend la parole pour dires des mots qui te font rire et t’amuses. Lui payer un verre ? Elle veut déjà sortir avec toi ? Tu te demandes, mais tu n’es pas assez bête pour penser que ce soit la vérité. Tu la regardes amuser.
« Ah bon ? Je pensais déjà t’avoir remercié en t’évitant une insolation grâce à ma casquette » Tu es amusé et tu rigoles encore un peu avant de la regarder avec un sourire charmant « Je te sauverais la prochaine fois, tu verras ! Les rôles seront échangés ! » Tu prends une légère pause avant de renchérir « Je vais survivre, il le faut, car je dois t’offrir un verre ! » Ton regard est profond, enthousiaste, tout simplement, plein de vie.
Tu observes la jeune femme. Elle attache ses cheveux puis remet la casquette sur sa tête. Tu es content qu’elle la garde sur elle. Elle souhaite récupérer son eau ? Tu tends la bouteille pour qu’elle puisse s’abreuver du liquide. Il n’en reste pas beaucoup, mais cela fera l’affaire. Tu le supposes. Elle ne semble pas perturbée par ce baiser indirect. Super, car si tu dois à nouveau partager une bouteille avec elle, tu ne feras pas attention. Tu prends le temps de t’étirer. Hime te propose de finir le tour du parc en sa compagnie. Vas-tu accepter ou refuser ? Tu poses tes yeux sur elle et tu remarques son sourire joueur. Elle veut s’amuser ? Amusons-nous. Tu restes silencieux, te baissant pour refaire un de tes lacets. Il ne faudrait pas que tu trébuches bêtement à ses côtés. Tu passerais pour quoi…
Tu te redresses avec douceur, t’avançant d’un pas vers elle. Tu te baisses un peu pour approcher ton visage du sien. Tu ne cherches pas à l’embrasser, tu souris un brin malicieux. « Je suis en forme voyons, c’est toi qui as du souci à te faire ! Vas-tu arriver à me suivre ? »
Tu commences à te mettre à courir sans attendre la demoiselle et tu rigoles en plus ! Tu es vraiment le pire qui sois ! Elle t’aide et tu l’embêtes sans aucun scrupule. Tu finis par t’arrêter et la regarder. Tu as déjà fait quelques foulées. Tu lui fais un signe de la main avec un grand sourire avant de l’appeler d’une voix joyeuse.
« Hime-chan ! Rejoins-moi ! J’irais à ton rythme, c’est promis ! »
Tu l’invites à te rattraper. Tu es charmant, beau et en sueur, mais tu l’attends et lorsqu’elle te rattrape, tu te mets à courir à son rythme évidemment. Tu ne voudrais pas qu'elle meurt de fatigue trop rapidement, sinon le jeu se terminerait trop rapidement.
« Tu es dans quel club à l’école ? »
Tu fais un peu ton curieux à son sujet, car tu ne la connais absolument pas et tu as soif dans savoir un peu plus à son sujet. Tu veux savoir quels sont ses défauts et ses qualités, ainsi que ses faiblesses et donc ces points forts. Pour embêter quelqu’un, il faut le connaître sur les bouts des doigts. Plus le temps passe et plus tu veux… Non ! Il ne faut pas Aoi ! Tu ne dois pas en faire ton jouet… Espérons que tu retrouves la raison, c’est possible puisqu’après tout, tu espères qu’elle ne chope pas une insolation. C’est peu, mais suffisant pour que tu reviennes dans le droit chemin.
Ça semble l'amuser, Hime. Tu peux le dire, le lire ; ni son sourire ni ses yeux ne contredisent ce fait. Ce n'était pas forcément l'effet recherché, mais tu ne cherchais pas l'effet contraire non plus. Tu es juste... Toi. Celle qu'on a tendance à oublier, celle que peu de personnes parviennent à repérer, celle qu'on n'imagine pas. Simple produit que l'on pense imaginaire. Un mélange d'innocence, de spontanéité et de provocation qui font pourtant de toi ce que tu es. Vouloir éviter l'isolation d'une autre personne, ce n'est pas ce que tu appelles un remerciement ; c'est ce que tu appelles une attention, de la gentillesse, être une bonne personne. Au choix. Mais tes pensées restent enfermées à double tour, tel un spectre condamné à passer le reste de son semblant de vie là où il est né. Là où il mourra. Et peut-être que tes pensées aussi mourront dans son esprit. Car c'est comme ça, Hime. Tu as beau voir le verre à moitié plein, tu sais que ça signifie qu'il est à moitié vide. Tu sais que dans ce monde auquel vous appartenez, tu seras toujours déçue. Donc tu ne fais pas d'illusions ; à un moment où à un autre, il te montrera son vrai visage. À toi de le découvrir sans pour autant être la victime. Tu peux toujours lui laisser croire que ce sera le cas, ou alors noyer ses illusions. Tu n'es pas cette fille naïve que l'on croit. À la place, tu lui offres un sourire en coin, amusée. 《 Quel preux chevalier que voilà. 》 Et bonne nouvelle, il va survivre.
Fidèle à toi même, tu as envie de te distraire un peu. Il t'a proposé de courir à deux ; autant commencer tout de suite. Et puis, sans doute que ça va te motiver à te remettre en forme encore plus rapidement. Oui, vraiment rapidement. Son corps se meut déjà, provocant une fois de plus l'effet de surprise en toi. Sentiment autant appréciable que trop récurent en ce moment. 《 Ah ben bravo ! 》 Ton corps se meut à son tour alors que tes lèvres s'étirent en un sourire. Tu le rejoins et vous commencer à courir au même rythme, rythme déjà rapide l'air de rien. Tu as un bon corps, Hime. Ce n'est qu'une question de temps pour qu'il redevienne comme avant.
Tes yeux bleus fixent ton partenaire l'espace d'un instant. Cette question... Tu souris intérieurement. 《 Je suis en natation. Je voulais faire un sport aussi complet que ce que je faisais avant. Et comme j'aime l'eau et nager, c'était le sport idéal. Et toi... 》 Tu l'observes davantage. Il semble avoir un beau corps, bien sculpté. Et vu son allure... 《 Un club sportif aussi je parie. Hm...》 Tu réfléchis davantage. Il n'est pas en natation, tu le saurais. Il n'est pas au base-ball non plus, ni en basket. Là aussi, tu le saurais. 《 Athlétisme ou volley ? 》 Pourquoi pas foot ? Tu n'en sais rien, tu n'y a juste pas pensé.
La clé du malheur que tu procures chez les autres est d’être un manipulateur. Pour être un homme si horrible, tu fais en sorte de connaître les moindres détails de tes jouets, car c’est ce qui te permet de les blesser par la suite… Alors, c’est normal que tu t’intéresses à elle, à son club. Tu es curieux et tu apprends qu’elle fait parti du club de natation. Tu ne retiens pas ton sourire alors que tu l’imagines en maillot de bain. Quoi ? C’est normal non ? Tu es un homme après tout… Elle dit une chose qui t’interpelle. Ce n’est pas le sport de son enfance. Tu deviens encore plus désireux d’en apprendre davantage sur cette créature. D’ailleurs, tu oses lui demander sans attendre.
«La natation ? C’est super comme sport, surtout si tu aimes l’eau. Qu’est-ce que tu faisais avant ?»
Tu sembles heureux, tu la regardes de manière naturelle et non comme un pervers qui voudrait lui sauter dessus… Tu n’es pas ce genre d’homme. Tu n’es pas comme Taiga, ton ami qui pourrait sauter sur tout ce qui bouge. Tu aimes séduire, être charmant afin de tromper celle ou celui qui tombera dans le panneau avant de le détruire. Tu ne finalises qu’avec certaines personnes et en comptant bien, la liste n’est pas si longue, enfin, elle n’est pas courte non plus !
Elle te retourne la question. Tu es content qu’elle cherche à faire la discussion. D’ailleurs, elle t’observe avec plus d’attention. Étrangement, elle ne se trompe pas. Il y a bien ton club dans sa proposition. Tu es légèrement surpris, car d’habitude, on croit que tu appartiens au club de foot. Il faut dire que tu es doué en sport, mais il n’y a qu’un sport qui te plaise réellement et c’est celui que tu pratiques depuis toujours…
« Eh bien, je ne pensais pas que tu trouverais… Je fais parti du club de volley ! Je pratique ce sport depuis mon plus jeune âge sans jamais m’en lasser. »
Tu souris avec une certaine fierté. Tu aimes ce sport et il y a une fille que tu aimes particulièrement embêter… Revenons, à nos moutons. Vous courez l’un à côté de l’autre et tu laisses la demoiselle décider de la direction, ainsi que de la vitesse de votre course. Tu lèves la tête au ciel pour regarder le soleil brillant, tu as bien de lui passer ta casquette. Tes yeux retournent sur la créature à tes côtés, tu arbores un magnifique sourire avant de reprendre la parole d’une voix sympathique.
« Je viendrais voir tes talents de nageuse. Je suis curieux du niveau dans ce club. J’avoue, ne pas avoir d’ami en natation donc, je ne m’aventure pas vraiment à la piscine, mais j’aime bien soutenir mes amis lorsqu’ils en ont besoin. »
Quels amis ? Tu n’as pas vraiment d’ami Aoi ! Tu veux juste avoir une belle image pour garder ta réputation de séducteur. D’ailleurs, une idée traverse ton esprit. Pourquoi, elle ne viendrait pas te voir jouer à l’occasion. Tu viens clairement de lui dire que tu viendrais la regarder, la mater à l’occasion, mais tu gardes ce détail pour toi. Alors, tu n’hésites pas et lui propose. C’est ainsi qu’on tisse des liens d’amitié non ?
« Tu voudrais venir me voir jouer ? Enfin, plutôt nous voir jouer… Si tu en as l’occasion et l’envie bien entendu, mais je t’assure que tu ne perdras pas ton temps. Notre équipe est forte et on aurait bien besoin d’encouragement pour aller encore plus loin ! »
Tu lui fais un beau sourire, qui est sincère pour une fois. Eh bien, qu’est-ce qui se passe aujourd’hui ? C’est le soleil qui a fait cramer ta cervelle ? Tu ne sais pas, mais tu sembles détendu et heureux. Cela, fait bien longtemps que tu n’as pas apprécié la compagnie de quelqu’un à ce point. Attention, de ne pas retomber dans tes travers car tu es sur le fil et il est prêt à se rompre au moindre faux pas.
Tu aimes nager, Hime. C'est un fait. Tu aimes la sensation de l'eau qui caresse ta peau, la fraîcheur, pousser ton corps, la satisfaction que tu ressens quand tu as atteint ton objectif. Nager, c'est merveilleux. C'est être libre. Ça devrait être quelque chose qui ne connaît aucun inconvénients. Rien de dérangeant. Et pourtant, certaines personnes arriveraient à te mettre mal à l'aise. Comme dans n'importe quel autre domaine, car l'esprit est ainsi fait : il y a ceux qui regardent et ceux qui sont observés. Pas d'innocence. Tu te demandes si le jeune homme s'est créé une image de ta personne dans son esprit et ce dès l'instant où tu as avouer faire de la natation. Qui sait. Tu préfères chasser cette pensée de ton esprit et sourire, surtout après une telle question.《 Tu ne me croirais pas. 》 Comme beaucoup d'autres. Car tu n'as pas l'allure qui va avec. Tu le fais donc un peu patienter, te concentrant sur lui, manie bien trop ancrée en toi. Toujours à te concentrer sur les autres, à penser à eux. Parce que tu es trop sensible. Parce que tu as appris à faire attention aux autres. Parce que c'était ta seule façon de garder ceux que tu aimes près de toi. Parce que beaucoup de choses...
Et tu as visé juste, Hime. Et tu aimes voir la passion dans les yeux des autres, la sentir dans leur voix. Les mots du jeune homme te font sourire alors que tu le guides à travers le parc, tentant de garder le rythme le plus longtemps possible, quitte à forcer.
Tu observes Aoi du coin de l'œil, curieuse de cet intérêt soudain. Amis ? Tu doutes qu'il te considère déjà comme tel. Tu ne sais pas où te placer, Hime. Ce n'est pas si simple pour toi, être pourtant sociable que tu es. C'est bête, même très bête. Illusion que tu sais pourtant bien présente. Simple idée de ton esprit bien trop en alerte. Pourtant, tu as un cœur qui ne peut juste pas refuser, un cœur toujours prêt à offrir une chance, à laisser le bénéfice du doute... Jusqu'à être brisé. 《 Si tu veux. Je ne garantis pas que ça va t'intéresser bien longtemps mais tu es le bienvenue. 》 Tu lui offres un nouveau sourire. Encore. Tu n'es plus à ça près, et tu n'as pas de raison de faire le contraire, encore moins quand il te propose de venir le voir. Est-ce que ça l'amuse, Hime, de lire la surprise sur ton visage ? T'as l'habitude d'aller voir tes proches à l'occasion, et tu le fais avec plaisir. Quelqu'un que tu connais à peine ? Pas du tout. Mais une fois de plus, tu ne peux refuser. L'idée n'est pas pour te déplaire si ça peut lui faire plaisir, sans oublier cette curiosité qui monte soudainement en toi. C'est un sport que tu connais peu et tu es plutôt tentée d'en apprendre davantage. 《 Je risque de ne pas tout comprendre mais je viendrai te voir un jour, compte sur moi ! J'espère que j'aurai droit à un beau spectacle ce jour-là. 》 Que tu es joueuse. Mais c'est déjà une façon de l'encourager et de le pousser à se donner. Tu n'es pas aussi subtile qu'avec Mirai, ou peut-être que c'est l'inverse. Mais peu importe ; tu te soucies moins de tes mots et de ton comportement quand tu n'es pas face à celui qui faisait battre ton cœur. Tu te permets d'autres approches, moins d'innocence.
Tu ralentis doucement en apercevant un distributeur de boissons. 《 J'ai besoin d'une petite pause. 》 Arrivés devant la machine, tu tires ce qu'il faut de ta poche et te prends une nouvelle boisson. Le liquide coule dans ta gorge et te fait le plus grand bien. Tu pousses un petit "aah" de satisfaction avant de tendre la bouteille au jeune homme afin qu'il puisse également se servir. 《 Pour répondre à ta question de tout à l'heure... Je faisais de l'athlétisme avant. Et de la boxe. 》 Ce que, vu tes bras, on ne dirait pas du tout. Mais très vite, ta curiosité reprend le dessus et de nouveau, toute ton attention revient sur ton interlocuteur. Rien de surprenant. 《 Je me demandais... Tu fais du volley depuis longtemps si j'ai bien compris. D'où t'es venu cet intérêt pour ce sport ? 》 Trop curieuse. 《 Il va falloir que tu m'expliques quelques petites choses si tu veux que je suives tes entraînements. Voir un match, si un jour j'ai la chance d'en voir un. 》 Le pire là-dedans ? C'est que tu ne dis vraiment pas ça sur une note d'humour. Tu es parfaitement sérieuse malgré ton petit sourire. Après tout, on s'amuse mieux quand on comprend, non ?
Tu étais simplement curieux d’en apprendre un peu plus sur la demoiselle et lorsqu’elle te dévoile faire partie du club de natation, évidemment, tu as des pensées un peu vilaines, mais elles ne sont pas cruelles… Étonnamment, tu sembles sage ! Ton esprit est calme, voir carrément innocent quand on connaît ton passé. Es-tu vraiment innocent ? Actuellement, tu ne sais pas, mais d’après toi, Hime est une fille gentille, innocente et belle. Elle t’intrigue et te fait réfléchir par son côté mystérieux. D’ailleurs, elle suppose que tu ne la croiras pas. Pourquoi ? Tu la cernes un peu plus en comprenant qu’elle préfère se concentrer sur toi. Elle n’est pas comme les autres filles, quoi que peut-être car après tout, pourquoi serait-elle différente ? Tu te poses énormément de questions dont tu n’as pas les réponses.
La lycéenne sourit et semble sensible à ta joie qui parcourt ton être lorsque tu parles du sport de ta vie. Une passion qui s’accroît de jour en jour. Le volley, n’est pas un souvenir, il est bien réel et fait encore parti de ta vie contrairement à d’autres choses… Tu veux la voir en maillot de bain et observer les talents de la jeune femme et pourquoi pas l’encourager si l’occasion se présente. La pauvre… Tu sais que ce geste sera problématique pour cette dernière car la jalousie est un vilain défaut. Elle sera sûrement embêtée par des filles plus vieilles ou tout simplement chiante. Tu seras là pour la défendre. Hein ? Non ! Tu n’es pas ce genre d’homme, pourtant, tu ne penses pas à mal en voulant l’encourager. Est-ce là un début de progrès ? Possible. Elle accepte et tu ne peux te retenir de sourire comme pour la remercier. Ensuite, tu lui proposes de venir te voir et tu ne sais pas par quel miracle, elle accepte de venir te voir jouer. Est-ce ton charme ? Tu n’es pas convaincu. Elle peut très bien te mener en bateau en acceptant par politesse. Mais, si c’était le cas, pourquoi elle te mettrait une telle pression sur les épaules ? Elle ne sera pas déçue. Tu peux même lui montrer immédiatement que tu vaux le détour… Non mais à quoi tu penses. Imbécile !
Sauvé par la demande de la demoiselle. Le rythme de la course ralenti jusqu’à atteindre un distributeur. Tu l’observes en train de se rafraîchir et tu aimerais bien y avoir le droit également, mais il ne faut pas abuser. Tu as à peine le temps d’y penser qu’elle te tend déjà la bouteille. Tu es agréablement surpris, mais cela ne devrait pas être le cas, car tu as déjà compris qu’elle pensait aux autres ! Tu aurais aimé poser ta main sur la tête de ta camarade afin de caresser la chevelure de cette dernière en remerciement, mais la casquette t’en empêche. Alors, quel geste vas-tu réaliser afin de la remercier comme il se doit… Tu glisses ta main sur la joue d’Hime en la regardant droit dans les yeux. Tu lui offres une tendre caresse et un sourire ensorceleur. Le contact de ta main sur la douce peau de cette dernière disparaît lorsque tu attrapes la bouteille pour boire.
« Merci Hime-chan ! En plus, elle est bien fraîche, c’est agréable ! »
Quel homme, tu es incorrigible pourtant, tu as été plutôt sage. Tu ne cesses d’être impressionnant aujourd’hui. Est-ce le soleil ? Tu finis ta gorgée qu’elle t’avoue avoir fait de l’athlétisme et de la boxe. Tu es surpris et ton visage le montre à la perfection. Tu regardes immédiatement ses bras… C’est possible ? Tu n’aurais pas parié sur ce genre de sport. Elle est trop gentille pour réaliser une telle activité non ? En tout cas, cela te rappelle une mauvaise période de ta vie. Ton père… Tu serres les dents en souriant, mais tu es légèrement en colère en pensant à lui. Il a détruit ta vie, celle de ta mère et ta transformé en cet être abominable. Il ne te reste que le volley ! Heureusement, la curiosité de la lycéenne te détend et te fait revenir sur Terre.
Est-elle réellement sérieuse ? Hime veut en savoir plus sur toi et ce sport ? Tu n’y crois pas tes oreilles, car tu comprends à son expression que ce n’est pas une blague. Tu lèves les yeux au ciel, un peu pensif. Pourquoi as-tu commencé le volley ? C’est une très bonne question…
« À l’époque, je cherchais quelque chose pour m’amuser, donc j’avais pensé à un sport collectif. C’est mieux quand on s’amuse à plusieurs, alors mes parents m’ont amené dans différents clubs et j’ai vu ce joueur… Il était classe et terriblement fort. C’était le chef d’équipe d’un club de volley. J’ai été ébloui par l’un de ses services et la manière dont son équipe l’appréciait. Voilà, après, je me suis inscrit dans un club et j’ai commencé mon petit bout de chemin. Tu as fait de la boxe ? C’est fou… Je n’aurais pas pensé à ce sport mais c’est très bien car tu sais te défendre ! »
Une phrase qui dépasse ta pensée. Pourquoi, aurait-elle besoin de se défendre ? Tu viens de faire une gaffe sur ton passé et tu n’oses pas franchement la regarder. Tu n’es pas faible, tu n’es plus cet enfant faible, fragile et innocent. Il est mort depuis plusieurs années maintenant et il n’est pas près de refaire surface. Vite ! Vite ! Il faut que tu détournes son attention et surtout la tienne sinon… tu vas replonger en voulant montrer ton côté supérieur.
« Je t’expliquerai les règles de bases, elles ne sont pas trop compliquées. Il y a des défenseurs au niveau du filet pour éviter que l’équipe adverse marque. Le passeur est le stratège qui créait des possibilités afin que les attaquants marquent des points en envoyant la balle de l’autre côté du filet, mais dans la zone réglementaire. Globalement, voilà le principal, mais il y a d’autres règles, je t’expliquerai en détail sur le terrain, si tu le souhaites, ce sera plus simple à mon avis. »
Tu as monopolisé la parole sans trop t’en rendre compte, tu voulais qu’elle pense à autre chose que ton passé. Ce n’est pas un mal non ? On a tous un passé ou un secret que l’on souhaite garder pour nous… Enfin, tu oses te tourner vers elle, ton regard bleu dans le sien.
« J’aimerais beaucoup que tu viennes lors d’un match, en plus, se sera plus sympathique pour toi ! »
C’est à ton tour de faire ton curieux. Tu retournes en arrière et tu fais certainement une erreur, mais tu t’intéresses à cette fille ! D’autant que pour une fois, tu le fais de manière sérieuse. Tu n’es peut-être pas irrécupérable. Tu es même capable de faire preuve de sincérité, on a pu le remarquer avec ta manière d’évoquer ta découverte du volley.
« Pourquoi as-tu arrêté la boxe ou l’athlétisme ? Tu n’aimais plus ou tu avais envie de changement ? »
Tu t’approches un peu de la demoiselle afin de lui rendre sa bouteille d’eau qui contient encore de ce précieux liquide. Tu ne pouvais pas en boire trop, tu penses à cette dernière, mais dans quel but ? C’est un peu flou… Seulement, une chose est sûre, tu ne la considères pas comme ton jouet ! Qu’est-ce qu’elle représente ? Tu ne sais pas, mais tu trouves que pour le moment, le feeling passe drôlement bien et au fond de toi, tu espères peut-être que cela continu ne serait-ce qu’un peu mais tu n’oseras pas te l’avouer car ton règne de séducteur n’est pas terminé !
En parlant de séducteur, tu es plutôt naturel avec elle ! La question qui se pose, s’est : es-tu naturel avec elle ou ce comportement est devenu normal pour toi ? La réponse n’est malheureusement pas pour aujourd’hui…mais elle viendra. En attendant, un groupe de cycliste arrive en sens inverse et ils ne semblent pas faire particulièrement attention contrairement à toi qui regarde l’environnement dans lequel tu te trouves…
« Attention… »
Tu attrapes le bras d’Hime pour éviter qu’un cycliste la percute avec son guidon. Instinctivement, tu la colles contre toi, le temps que le groupe passe et tu grimaces sans aucune retenu. Tu es mécontent de leur comportement. Le passage est assez grand pour qu’il fasse attention non ?! La tête de la lycéenne arrive contre le torse transpirant du jeune homme à cause de l’effort…
« Non mais sérieux !! Vous auriez pu faire attention les cyclistes !! Bordel... » Tu n’hésites pas à faire part de ton mécontentement en criant sur les cyclistes qui ne prennent même pas le temps de s’excuser. Tu soupires, un peu en colère et tu tournes ton regard bleu clair sur Hime « Est-ce que tu vas bien ? Ils ne t’ont pas touché ? » Tu sembles plus tendre envers cette dernière.
C'est étrange. Tu ne le connais pas ce type, et peut-être qu'il se permet un peu trop de choses en ta compagnie. Tu ne sais pas si ça te dérange ou si ça te va. Une part de toi aime le contact, cherche à retrouver un semblant de douceur et de chaleur. Mais d'un autre côté, cette main posée sur ta joue te met légèrement mal à l'aise. Tu sens ton cœur se serrer dans ta poitrine, ton pouls s'accélérer et tes entrailles se tordre. T'as mal, Hime, ça te rappelle des souvenirs que tu préfères garder loin de ton esprit... Au moins pour aujourd'hui. Juste pour quelques heures. Heureusement, ton interlocuteur se décide enfin à attraper la bouteille et à éloigner sa main de ta peau. Tu peux de nouveau respirer et sourire, comme tu sais si bien le faire.
Pourtant, tu ne fuis pas, Hime. Tu laisses ta curiosité prendre le dessus. Tu t'intéresses au jeune homme et à ce qui l'a poussé à jouer au volley. 《 C'est presque mignon. 》 On dit souvent que c'est satisfaisant de voir les yeux d'autrui briller, de sentir la vie et la passion émaner de quelqu'un. Tu aimes ça toi, Hime, toi qui n'a rien d'un soleil, toi qui est une ombre. Toi, tu n'aimes pas te mettre en avant. Sans être timide, tu aimes qu'on t'oublie et tu te contente d'être ce vent qui accompagnera les autres dans leur course, qui les poussera à avancer. Tu n'as rien d'une starlette, rien d'une fille extravagante. C'est plutôt ironique Hime, car tu peux être pleine de surprises, car tu as plus de cartes en main qu'on ne le pense de prime abord. Et ça, ton interlocuteur vient d'en avoir un exemple. 《 Personne n'y pense. Ce n'est pas le premier sport dans lequel on imagine une fille et encore moins quelqu'un comme moi. 》 Franchement, toi, donner des coups de poings ? Oh, tu sais y faire, même très bien. Tu es douée. Tu n'es juste pas du genre à le montrer ni même à en profiter. Tu n'es pas une fille violente. Tu n'as pas la main légère, bien au contraire : il en faut beaucoup pour que ton poing file à vive allure rencontrer la chair et les os de quelqu'un d'autre.
Tu ne sais pas trop pourquoi mais l'espace d'un instant, tu as l'impression que quelque chose ne va pas chez Aoi. Tu ne sais pas mettre le doigt dessus. Il semble juste... perdu dans de mauvaises pensées. Tu n'oses rien dire, car tu n'as pas à te mêler de ma vie des autres. Une fraction de seconde, un peu d'inquiétude. Mais tu n'as pas envie de prendre le risque de te prendre la tête. Alors tu te contentes de faire comme si de rien n'était, t'intéresses davantage à ce qui le met de bonne humeur. À ce qui risque de t'être utile plus tard si tu comptes lui faire plaisir. Tu l'écoutes, hoches la tête à ses explications, tes yeux bleus observant ton interlocuteur avec attention avant de se plonger dans les siens. 《 Tu n'as qu'à me tenir au courant. Si je suis libre ce jour-là, je m'arrange pour venir. 》 Et tu comptes bien tenir cet engagement. Ça n'a rien de difficile, rien de dérangeant, et ce ne sera sûrement pas une perte de temps.
Évidement, on revient sur toi, Hime. Tu devais bien t'en douter. Ou pas. T'es un peu surprise quand même ; depuis quand on s'intéresse à toi ? Car il a l'air de le faire sincèrement et c'est bien là ce qui te surprend. C'est... inhabituel. D'ordinaire, ceux appartenant au même monde que toi te trouvent trop effacée, pas du tout faite pour cet univers... Ce qui est sans doute à moitié vrai. Tu es trop sensible et pas assez mordante pour eux, eux qui ne pensent qu'à faire parti de l'élite pour avoir du pouvoir et se proclamer supérieurs aux autres mortels. Ils en oublient que l'Homme n'est pas fait pour vivre trop en hauteur. Pas étonnant qu'ils étouffent. Toi, ces jeux de pouvoirs ne t'intéressent pas : ta place à la tête de l'entreprise de ton père t'est déjà assurée. Que demander de plus ? Devenir la reine du Japon ? Du monde ? Quel ennui ! Alors on ne s'intéresse pas à toi. Mirai était un cas à part, pour un tas de raisons. Mais bref, tout ça pour dire que tu es clairement surprise par ce soudain intérêt étonnement sincère. 《 Je... 》 C'est vrai, pourquoi tu as arrêté ? Tu le sais, au fond. C'est parce que quelque chose s'effondrait autour de toi. 《 J'avais envie de changement. 》 Ta voix était basse alors que tu récupérais ta bouteille sans même lever la tête vers le jeune homme. Ton cœur se serre à nouveau. Tu aimais ça, pourtant. Tu évacuais tellement de choses, et ce n'est en effet pas si mal de savoir se défendre. Mais comme tout changeait autour de toi, quelque chose chose toi à voulu suivre le rythme.
Tu te mords la lèvre. Tu n'aimes pas ça, Hime. Tu es tellement plongée dans tes souvenirs, à la fois si rassurants et douloureux, que tu ne comprends même pas ce qu'il se passe. Ton corps est soudainement tiré vers l'avant et cogne le corps transpirant de ton camarade. Tu mets un moment à comprendre, posant tes mains sur son torse afin de mieux reprendre appuie sur tes jambes. 《 N-non ça... ça va. 》 Tu ne sais pas pourquoi. Tu ne te sens pas très bien. Mentalement. Inspire. Expire. Souris. Souris comme tu sais si bien le faire. Voilà comme ça. 《 Merci. 》 Ris un peu. 《 Je suis un peu nulle parfois. Je ne les avais pas remarqué. 》 Si tu l'as sauvé avec ta bouteille d'eau, lui vient de te sauver d'un contact qui aurait pu être douloureux. Tu remarques alors que tu es toujours contre lui, le temps de te remettre de tes émotions. Tu t'éloignes doucement, attrapant ton poignet gauche avec ta main droite. Pas parce que tu as mal mais par pur réflexe quand tu te sens un peu nerveuse. Inspire. Expire. Voilà. 《 Ça va toi ? Tu ne t'es pas fait mal ? Je suis désolé. 》 Tu serres davantage ton poignet, geste que tu veux discret, essayant de détourner l'attention avec l'un de tes plus tendre sourires. 《 Et si on finissait ce tour ? Je... Je vais bientôt devoir rentrer. 》 Est-ce vrai ? Oui, ça fait un moment que tu es partie et tu dois encore travailler sur un projet avec ton père et faire un devoir. Cela dit, tu ne presses rien non plus. Tu vas finir ce tour du parc sans en faire trop, à ton rythme et te concentrer sur ton interlocuteur comme si de rien n'était. Tu lui dois bien ça.
Depuis combien de temps es-tu devenu insensible ? Tu remarques avec facilité que la demoiselle ne sourit pas sincèrement lorsque ta main caresse le visage de cette dernière. Pourtant, tu n’arrêtes pas son malaise. Non. Tu es méchant, pourtant ce geste ne devait pas l’être, tu voulais réellement la remercier d’un geste affectif. Elles ne sont pas toutes pareilles ? Incroyable. Tu ne t’attardes pas trop sur la question, car elle utilise un terme qui te fait légèrement rire. Mignon, tu l’étais, mais ce n’est plus un mot qui te caractérise. Tu es un monstre comme ton père et ta mère. Quelle ironie du sort…
Quelqu’un comme elle ? Tu deviens plus pensif, car tu n’as jamais pensé qu’une fille ne pouvait pas faire de boxe. C’est vrai, qu’en la regardant, tu as du mal à te dire qu’elle puisse pratiquer cette activité physique, mais la seule pensée qui te viens, c’est qu’elle a eu raison. C’est essentiel de pouvoir se défendre. Tu aurais aimé savoir le faire lorsque ton père t'a frappé. Tu aurais voulu défendre ta mère comme il se doit et tabasser l’homme qui vous a fait du mal, mais tu étais trop jeune, trop gentil et surtout, tu ne savais pas te battre. Ton poing se serre légèrement en repensant à cet être diabolique, à cette scène, à tout ce sang et ce verre par terre. Ton esprit arrête de vagabonder et se concentre sur la jeune femme. Tu n’es pas un faible ! Non, tu n’es plus cet enfant fragile, elle ne doit pas voir cette facette de toi. Personne, tu ne veux même plus la voir toi-même…
Elle n’a rien remarqué ? Ouf ! Tu es soulagé. Elle accepte de venir te voir jouer un match, tu n’as qu’à la tenir informer. Très bien ! Tu es heureux, pourquoi une telle joie ? Tu peux avoir n’importe quelle fille… Elle semble surprise que tu t’intéresses à elle. Pourquoi cette réaction ? Elle ne semble pas timide. Tu dirais même qu’elle est sociable, mais il y a quelque chose derrière tout ça… Tu ne sais pas quoi, mais elle ne joue pas dans la même cour que toi. Tu aimes le pouvoir, tu fais parti des hommes qui veulent conquérir le monde et se croire supérieur afin de ne jamais être la victime. Seulement, c’est une femme qui fait partie des victimes non ? Tu te demandes. Vous êtes différents à une chose près. Tu es autant observateur que cette dernière et tu sens qu’il y a quelque chose qui ne va pas. Elle voulait du changement ? Son passé est sûrement aussi douloureux que le tien. Elle ne te regarde pas, elle est plongée dans ses pensées, dans son passé. Tu en conclus qu’elle garde tout à l’intérieur d’elle. Tu penses qu’elle devrait extérioriser. Tu restes silencieux avant d’agir face aux cyclistes.
Tout se passe très vite, Hime se retrouve dans tes bras. Quelle bande de connards ces cyclistes !! Tu aimerais le gueuler, mais ce n’est pas très séduisant et tu as tout de même une réputation à tenir. Donc, tu restes raisonnable dans tes propos… Tu ne réalises pas franchement qu’Hime est collé contre ton corps en sueur. Tu veux seulement être certain qu’elle va bien. Euh… Depuis quand ça t’intéresse toi ? Tu es sincère et tendre. Elle ne va pas bien. C’est évident à des kilomètres à la ronde. Elle sourit, mais elle ne trompe personne et encore moins Aoi qui voit clair dans son jeu… Tu l’écoutes s’excuser et se rabaisser. Elle serait un jouet facile à briser. Tu regardes sa main sur son poignet, c’est du stress ou de l’angoisse ? Tu veux t’amuser, mais tu te retiens et détournes le regard.
« Ce n’est pas de ta faute alors ne t’excuse pas ! Tu ne pouvais pas les voir de dos et c’est clairement de leur faute alors… Ne dis plus que tu es nulle ! »
Tu grattes ta nuque, qu’est-ce qui t’arrives ? Tu aurais dû enfoncer le clou et la faire culpabiliser, mais au lieu, tu la réconfortes ? Tu es bizarre aujourd’hui. D’ailleurs, ça t’énerve. Tu t’écartes un peu de cette dernière et réalises qu’elle te fait penser à des choses dont tu ne veux pas te souvenir. Tu te mords l’intérieur de la joue alors qu’elle veut finir le tour et rentrer. Elle n’est pas en état. Le fil est en train de se rompre dans ton esprit surtout lorsque tu la regardes sourire. Un tendre sourire qui n’est qu’un masque pour cacher la vérité. Tu le sais très bien, car tu es un expert dans ce domaine. Depuis, tes douze ans, tu portes un masque pour te protéger. Non. Tu es un dominant et tu as choisi cette voie sans jamais regarder en arrière. Pourtant…
« On va rentrer, je te raccompagne ? Il commence à faire très chaud et tu as certainement quelque chose de prévu. Tu habites dans quel coin ? »
Tu ne comptes pas la laisser rentrer seule dans ces conditions. Tu marches doucement afin qu’elle te rattrape et qu'elle te suive. Tu pars vers la sortie du parc. Tu souris, un sourire qui est clairement un faux, mais tu es un manipulateur donc, elle ne le remarquera pas.
« Cela ne me regarde pas, mais… la boxe permet de se défouler alors peut-être que tu devrais reprendre. Sinon, je connais un autre moyen. Au volley, le service est une bonne solution pour laisser nos émotions nous envahir et frapper la balle à pleine puissance. Je pourrais te montrer à l’occasion… En attendant, une bonne douche te fera du bien ! Il faut dire…qu’on ne sent pas la rose, ni toi, ni moi ! »
Tu rigoles à la fin de ta phrase, tu es joyeux et tu veux l’amuser un peu. Hein ? Tu veux l’amuser. Tu as vraiment perdu la tête avec ce soleil… Tu dois te reprendre, enfin non ! Tu es beaucoup trop gentil là et ce n’est pas bon signe. Qu’est-ce que tu vas faire en rentrant, pitié, ne t’en prend pas à quelqu’un… Tu commences à avoir envie d’aller voir ton jouet favori du moment afin de retrouver la raison. Tu ne dois pas perdre pied à cause de cette fille que tu commences à peine à connaître. Elle a réveillé des souvenirs qui t’énervent, qui te rendent triste ? Il est peut-être temps de changer. Tu n’es pas comme ta mère, tu n’es pas comme ton père. Tu souffres et tu ne t’en rends même pas compte. La souffrance des autres t'a fait du bien ? Ce n’est pas la solution, mais cette lycéenne est peut-être la clé qui te libérera. Tu n’as pas encore réalisé que tu ne lui veux pas de mal… Est-ce la réalité ? Oui. Tu tournes la tête pour le regarder. Elle est bien à tes côtés !
Tu n'es pas à la recherche de pouvoir, Hime. Tu ne veux même pas être au sommet d'un point de vue scolaire, économique, politique ou tout autre chose du genre ! Cela dit, tu veux être au sommet dans le cœur de ceux que tu aimes. Et tu n'aimes pas perdre d'un point vue relationnel. Voir Mirai s'éloigner, car son père a été plus influent sur sa vie et fort que toi, ça t'a laissé un goût extrêmement amer en bouche. Et pas de chance, tu n'aimes pas ce qui est amer. Forcément, il t'arrive de te sentir nulle, de te dire que tu aurais pu faire plus attention, que tu aurais pu faire les choses différemment. Comme ici ; tu sais pourtant que certains cyclistes roulent comme des imbéciles ici, tu connais assez ce parc pour l'affirmer. Pourtant, tu n'as pas fait attention et voilà le résultat. Ton interlocuteur a beau tenter de te réconforter (semble-t-il), niant tes paroles, ce n'est pas suffisant. Car tu es une fille très consciente d'elle-même, Hime. Tu connais tes limites. Donc tu ne relèves pas, te contentes d'hocher la tête.
Rentrer. Est-ce là ce qu'il souhaite faire pour toi ou pour lui ? Tu n'es pas sûre. Mais de nouveau, tu ne relèves pas et commences à suivre le jeune homme. Car c'est toujours ce que tu fais et ce que tu feras jusqu'à ce que tu en décides autrement. 《 Je suppose que si je te dis que je peux rentrer seule, tu refuseras ? 》 Tu hausses un sourcil, sondes ton interlocuteur. 《 Odaiba. 》 Finis-tu par dire tout en regardant droit devant toi. De toute façon, ce n'est pas un secret et même si tu aurais voulu lui cacher, il aurait facilement pu finir par trouver. De toute façon, tu n'es plus à ça près, n'est-ce pas ?
C'est vrai qu'il commence à faire vraiment chaud et l'effort que tu as fourni tout à l'heure y contribue davantage. Tu comptes bien faire quelques étirements une fois arrivée chez toi, avant de prendre ta douche et de sentir bon la fleur. D'ailleurs ? T'en a tant besoin que ça ? 《 Au moins, ça prouve qu'on n'a pas bronzé sur l'herbe. 》 Oh tu aurais pu lui répondre quelque chose de bien différent. Mais tu ne le connais pas encore assez pour te dévoiler, pour tout montrer de la fille que tu es derrière tes doux sourires et ta profonde bonté. 《 Pourquoi pas, ce sera aussi une occasion de découvrir ce que tu fais d'une autre façon. 》 Tu lui souris doucement. Il n'a pas tort sur un point : la boxe, ça défoule. Mais pourquoi est-ce qu'il te dit ça Hime. Prétend-t-il que tu gardes trop de choses pour toi ? Il a raison. Et ça pourrait presque être dérangeant... Ça le serait si tu ne voulais pas qu'on voit tes faiblesses. Hors, tu t'en fiches. Enfin, ça dépend des faiblesses en question. Mais dans le cas présent, ça ne change rien pour toi qu'il remarque ce détail ou non. Car en parallèle, on constate très vite que tu sais te gérer, te reconstruire... Si jamais tu finis par te briser. Mais ça, il aura tout le loisir de s'en apercevoir, si ça peut l'amuser de te voir survivre dans ce monde. Car c'est ce que tu fais et contre toute attente, la fille frêle que tu es s'en sors bien mieux que certaines personnes qui se revendiquent plus fortes qu'elles ne le sont. Et tu ne feras qu'en ressortir plus forte encore. C'est ce genre de fille que tu es, Hime ; Une fleur précieuse et fragile, mais d'une force insoupçonnée. Une fille qui a peur mais qui est prête à de battre.
Vous arrivez finalement dans une rue perpendiculaire à la tienne. Tu aperçois l'une de tes voisines à qui tu adresses un grand sourire et cette dernière te le rend bien. Toutefois, tu évitez d'entamer une quelconque discussion avec elle. Tu sais très bien que si tu le fais, elle va te parler de ce qu'il ne faut pas. Et tu n'as pas trop envie de t'attarder là-dessus en présence d'Aoi. 《 J'habite un peu plus loin, je peux me débrouiller à partir d'ici. Merci de m'avoir raccompagné. 》 Tu lui souris et retires la casquette que tu déposes directement sur sa tête. Tu ne voudrais pas qu'il tombe malade par ta faute. 《 On se voit au lycée ! 》 Tu tournes les talons, lui fait un signe de la main et lui adresses un dernier sourire avant de disparaître au coin de la rue.
Aller, une bonne douche, puis il sera temps de continuer de bosser sur le projet auquel ton père a souhaité que tu participes.
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